Du 25 au 29 novembre, une mission franco-québécoise inédite sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) a rassemblé à Montréal une quinzaine de jeunes professionnelles de divers horizons. Organisée par l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), cette initiative s’inscrivait dans le cadre des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes au Québec. Retour sur une semaine d’échanges, de rencontres et de découvertes autour des pratiques québécoises en matière de prévention et d’accompagnement des victimes.
Un objectif commun : échanger et s’enrichir mutuellement
Le programme, co-construit par les sections française et québécoise de l’OFQJ, visait à approfondir les connaissances des participantes sur les pratiques innovantes en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ces professionnelles issues de divers milieux – magistrates, intervenantes sociales, psychologues ou encore gendarmes – ont eu l’occasion de découvrir le fonctionnement de plusieurs organismes québécois, dans un esprit de collaboration et de partage.
Des rencontres marquantes avec des acteurs clés
Lundi 18 novembre : Après un brise-glace en présence d’Hélène Drainville, secrétaire générale de l’OFQJ au Québec, la délégation a entamé ses travaux avec le RQCALACS (Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel). L’organisme, fer de lance dans l’intervention féministe intersectionnelle, a présenté ses initiatives de prévention et de soutien. La délégation a continué la journée avec le RMFVVC (Regroupement des maisons pour femmes victimes de violences conjugales) qui a pu présenter la mise en place et le fonctionnement de leurs maisons.
Mardi : La journée a été rythmée par des échanges enrichissants, notamment avec Juripop, qui offre des services juridiques accessibles pour que toutes les personnes puissent faire valoir leurs droits et qui travaille avec ses avocats sur la notion de traumatisme vicariant, ainsi qu’avec La rue des Femmes, qui accompagne les femmes en situation d’itinérance. En fin de journée, une visite culturelle intitulée « Ces femmes qui ont façonné Montréal » a permis de mettre en lumière l’héritage féminin de la ville.
Mercredi : La Fondation Marie-Vincent, dédiée aux enfants et adolescent(es) victimes de violences, a accueilli la délégation. Ce moment fort a été suivi d’un déjeuner offert par la Consule générale de France à Québec, Marie Lapierre, et d’une visite à l’INÉÉI-PSH (Institut national pour l’équité, l’égalité et l’inclusion des personnes en situation de handicap) afin de parler de la prise en charge des personnes en situation de handicap dans le contexte des violences conjugales et des violences sexuelles.
Des ateliers axés sur la justice réparatrice et les approches inclusives
Jeudi : Le ministère de la Justice du Québec a ouvert les portes du Palais de justice de Montréal afin de présenter à la délégation la mise en place des tribunaux spécialisés en violences conjugales et violences sexuelles partout au Québec. L’occasion de voir les différences législatives entre le Québec et la France. L’après-midi a été consacrée à une table ronde sur la justice réparatrice, en collaboration avec le Centre de service de justice réparatrice, Équijuste, et Femmes autochtones du Québec. Les échanges ont permis d’explorer les origines autochtones de cette approche, ainsi que son adaptation aux enjeux contemporains des violences sexistes et sexuelles.
Vendredi : La mission s’est conclue par une visite au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Les participantes ont échangé avec des unités spécialisées dans les agressions sexuelles, l’exploitation sexuelle et les violences conjugales, offrant une perspective complète sur les procédures policières et judiciaires et l’accompagnement des victimes.
Des perspectives pour l’avenir
Grâce à cette mission, les participantes repartent avec des outils pratiques, des idées nouvelles et un réseau élargi pour renforcer leur action en France. Inspirées par les bonnes pratiques québécoises, elles pourront contribuer à développer des stratégies innovantes dans leurs propres institutions et communautés. En retour, une délégation québécoise se rendra à Paris début mars, afin de s’inspirer des bonnes pratiques françaises sur la question.
L’initiative illustre la richesse des collaborations internationales dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. En croisant les regards et les expériences, cette mission pose les bases d’une coopération durable entre la France et le Québec, au service des victimes et de l’égalité.