Ils nous viennent du Québec et font partie des deux projets canadiens, lauréats de l’appel à projets Odyssart 2023. Du 8 au 11 juin, l’atelier Ohisse a réalisé une résidence de création en design participatif, à la frontière entre installations in situ en nature, studio d’expérimentation et espace de médiation culturelle. Les designers Samuel Rancourt et Elora Vix, cofondateurs du collectif, ont posé leurs valises durant plus d’un mois au sein du tiers-lieu l’Hermitage, à Autrêche, dans les Hauts de France.
Pendant 35 jours, les deux designers ont conceptualisé et réalisé un ensemble de supports créatifs en collaboration avec la Société Hermitage qui exploite ce tiers-lieu, afin de concevoir des supports de communication en forêts, des trousses pédagogiques sur la biodiversité et des installations artistiques dans la forêt.
« Propriétaire d’une forêt, l’équipe joue un rôle proactif dans la protection de l’environnement en créant un commun forestier d’usage. C’est-à-dire un espace privé qui a la volonté de s’ouvrir à de multiples activités, de concert avec la communauté. Le travail de collaboration vise à soutenir une démarche in situ pour sensibiliser trois villages avoisinants à la forêt comme indispensable dans la lutte contre le changement climatique et à reconnaître l’importance d’avoir un bien commun, à petite échelle, opéré grâce à des principes d’autogestion. Sous forme de résidence de création en design social, ohisse à créer des installations pour renforcer les liens entre la communauté et le lieu et a permis de nouvelles interprétations de la propriété privée en sensibilisant à de nouveaux modèles de partage. » — Ohisse.ca
Photos : Charles Olivier Bourque
Cette mobilité a aussi été l’occasion pour les jeunes designers de participer à un atelier d’art-thérapie et de médiation avec l’association française Limbo, à l’occasion d’un séjour de résiliences pour personnes ayant survécu à la route de l’exil de l’Afrique subsaharienne.
De nombreuses photos et une très belle vidéo sur le projet de la Fabrique des 35 jours sont disponibles sur le site d’Ohisse : Développer un nouveau regard sur les modèles d’usages des forêts privées
Questions à Samuel et Elora
Comment s’est déroulée votre mobilité en France ? Quelles en étaient les composantes ?
Tout s’est bien passé. L’appel à projets ODYSSART est un beau cadeau pour les initiatives créatives qui souhaitent ouvrir leurs pratiques sur différents territoires. Dans notre cas, nous avons eu la chance pour la toute première fois de vivre un projet dans une immersion quasi complète.
Nous avons été imprégnés des dynamiques du lieu et des gens qui l’habitent. C’était riche d’apprentissages et d’expériences. Cette mobilité a aussi été un excellent moyen de voir notre pratique sous un autre angle et de raffiner notre production de projet.
Avez-vous fait des découvertes ? Avez-vous eu des surprises particulières ?
Pas vraiment. On s’était bien préparés !
Quelles sont vos ambitions, vos retombées pour ce projet ?
Nous souhaitons vraiment ouvrir les canaux de communication en design social entre la France et le Québec. Il y a de forts liens à tisser et des stratégies à mutualiser. Nous revenons avec une jolie banque de contacts, d’idées de projets et de belles pistes pour la suite. Nous aimerions poursuivre le concept de la résidence de création de manière générale. L’atelier a d’ailleurs une belle opportunité pour décembre au Pays basque pour une autre résidence de création ! Nous avons vu les bénéfices de cette méthode et nous aimerions l’appliquer à différents domaines. En ayant reçu la bourse, nous avons réellement pu tester l’idée jusqu’au bout et créer une preuve de concept convaincante. L’échange interculturel a été tellement important pour mettre sur pied ce projet.
