Chaque année, l’OFQJ signe et renouvelle des conventions avec de nombreuses collectivités territoriales. L’objectif de ces conventions : apporter des aides supplémentaires à la mobilité des jeunes de leurs territoires.
Agnès Hernu Duclos, chargée de partenariats « Québec, Arménie et Francophonie », Direction des Relations internationales de la Région Auvergne-Rhône-Alpes revient avec nous sur les enjeux des partenariats internationaux pour la Région ARA.
Pouvez-vous nous expliquer la coopération qui existe entre la Région et le Québec et son historique ?
La Région Auvergne-Rhône-Alpes mène une coopération bilatérale avec le Québec depuis 1994. Notre partenaire institutionnel est la Délégation générale du Québec à Paris, cosignataire des « Feuilles de route de la coopération ».
À l’image des relations institutionnelles directes et privilégiées qu’entretiennent la France et le Québec depuis les années 1960, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Délégation générale du Québec à Paris sont partenaires en matière de coopération économique, scientifique et culturelle. Dans ce cadre, nous accompagnons et favorisons les échanges et les collaborations entre les acteurs de nos territoires : les pôles, les clusters, les grappes d’excellence ; les entreprises, les chefs d’entreprise et les jeunes entrepreneurs ; les réseaux économiques consulaires, les têtes de réseaux économiques ; les Universités, les Grandes écoles et les organismes de recherche ; les étudiants, les doctorants, les apprentis et les lycéens ; les partenaires associatifs ; les intervenants culturels ; et les collectivités locales et territoriales…
Le Québec est la destination qui mobilise aujourd’hui le plus grand nombre d’acteurs et le budget le plus important.
Cela n’est évidemment pas sans lien avec les Entretiens Jacques CARTIER (je vous invite à aller vous renseigner si vous ne connaissez pas encore !), qui depuis 1987 réunissent annuellement les communautés universitaires, scientifiques et économiques d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Québec !
Plus spécifiquement, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises, son agence régionale de développement économique, ainsi que l’ensemble des partenaires de la Team France Export Auvergne-Rhône-Alpes, sont en lien très régulier avec des agences de développement économiques québécoises dans le cadre du suivi des projet d’import/export de leurs entreprises : Montréal International, Québec International, Sherbrooke Innopole et Investissement Québec notamment.
Dans le champ universitaire, elle octroie chaque année près de 1 200 bourses de mobilité aux étudiants d’Auvergne-Rhône-Alpes vers le Québec et soutient près de 30 programmes de coopération universitaires et scientifiques chaque année. La plupart des établissements d’enseignement supérieur d’Auvergne-Rhône-Alpes développent des coopérations universitaires et scientifiques avec leurs homologues québécois.
Pouvez- vous nous parler du partenariat avec l’OFQJ ? (quel public, quel dispositif)
La Région et l’OFQJ travaillent ensemble de longue date. Dans le cadre de notre Protocole d’entente annuel, nous soutenons l’entreprenariat des jeunes grâce à la diversification de leurs expériences professionnelles et de leurs compétences au Québec. Actuellement, l’accent a été mis sur les jeunes demandeurs d’emploi, indemnisés ou non par Pôle emploi, les jeunes professionnels justifiant d’au moins un an d’expérience dans le domaine d’activité concerné par la mission au Québec et les jeunes entrepreneurs ou porteur d’un projet de création d’activité, notamment en économie sociale. Chaque année grâce à ce partenariat une cinquantaine de jeunes d’Auvergne-Rhône-Alpes partent ainsi en stage au Québec (lorsque la Covid-19 ne vient pas remettre en question notre capacité à nous déplacer !). Ils reviennent nourris d’une expérience humaine extraordinaire, et cela va sans dire, d’une nouvelle ligne dans leur CV qui leur ouvre beaucoup de nouvelles perspectives professionnelles.
La Francophonie est au centre de la politique internationale de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Notre Protocole avec l’OFQJ soutient également les projets de mobilité professionnelle de jeune en pays tiers francophone dans le cadre de son entente avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’ouverture des programmes de l’OFQJ à l’espace francophone s’inscrit totalement dans les priorités régionales.
#Québec x #AuvergneRhôneAlpes : 5 chiffres clés d'une coopération sans cesse grandissante, à découvrir en vidéo : ???
— Centre Jacques Cartier (@Centre_JCartier) January 28, 2019
Source : @auvergnerhalpes
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Convention Région Auvergne-Rhône-Alpes OFQJ
Le Conseil régional d’Auvergne – Rhône-Alpes et l’Office franco-québécois pour la jeunesse ont contracté depuis décembre 2013 une convention visant à renforcer la mobilité professionnelle vers le Québec des jeunes de la Région âgés de 18 à 35 ans.
Quels sont les atouts du Québec pour ce genre de programme à destination des jeunes ?
La francophonie sans aucun doute ! Les jeunes qui partent au Québec via les programmes de l’OFQJ que nous soutenons ne maitrisent pas toujours une langue étrangère, et n’ont pas forcément d’expérience professionnelle à l’international. Le Québec, en tant que pays francophone, leur facilite cette expérience internationale sans les mettre en difficulté : ils sont confrontés à d’autres modes de fonctionnement, baignés dans la culture d’un pays d’Amérique du Nord, et vivent ainsi un vrai dépaysement, tout en pouvant s’exprimer dans leur langue. Pour un premier pas à l’international le Québec est idéal !
Par ailleurs, il y a une bienveillance au Québec, rassurante pour des jeunes qui vivent une 1ère expérience à l’étranger. Sans faire des généralités (!), les québécois sont facilement abordables, et d’un grand pragmatisme, recherchant l’efficacité et des résultats tangibles. …selon moi, ce sont des qualités à développer dans le cadre de sa formation professionnelle.
Y a-t-il un projet qui vous a marqué ?
Dans le cadre des programmes de l’OFQJ, je dirais que les missions collectives organisées par les Missions Locales sont celles qui me touchent le plus personnellement. Sur place, les jeunes qui en bénéficient sont transcendés, et à leur retour en France ils sont changés ; des freins tombent : une expérience de ce type fait murir, professionnellement et personnellement.
Dans le cadre de notre coopération bilatérale que je suis depuis plus de 10 ans maintenant…difficile de faire un choix : il y a à la fois les moment humains extraordinaires que l’on vit en mission et que l’on n’aurait pas pu connaitre sans faire ce métier (je pense à ma rencontre avec le Grand Chef huron-wendat Max Gros-Louis à Wendake en 2008 et à ses récit de chasse digne des meilleurs livres d’aventure…), il y a des rencontres diplomatiques et officielles qui marquent par la richesse des échanges (j’ai rencontré des femmes et des hommes politiques, des artistes…)… Je pourrais en parler des heures !
Et vous à titre personnel, à quelle occasion allez-vous au Québec et qu’est-ce que vous y appréciez ?
J’ai la chance d’avoir ma sœur au Québec depuis près de 20 ans maintenant. Le Québec est donc pour moi bien plus que le pays avec lequel je travaille. Il fait « partie » de ma vie quotidienne. En moyenne, je m’y rends une fois par an. J’y suis allée à toutes les saisons. En janvier 2020, j’ai skié pour la première fois au Québec chez ma sœur en Estrie. Les montagnes se jettent dans les lacs : les visions sont merveilleuses.
J’aime beaucoup ce pays et sa culture, à la fois Américaine, tout en ayant de nombreux points communs avec notre culture plus « latine ». On se sent « chez soi » sans l’être (il faut d’ailleurs se méfier dans le milieu du travail : les codes sont différents ! Nos opérateurs économiques le répètent constamment aux entrepreneurs avant leur départ au Québec).
Comme je le disais plus haut, les contacts entre les gens me semblent plus apaisés qu’en France, bienveillants. Face à une nouvelle proposition ou un nouveau projet, l’a priori est souvent positif. C’est motivant.