Chaque année, les Francofolies de la Rochelle et les Francofolies de Montréal ont à cœur de faire découvrir une programmation francophone riche des deux côtés de l’Atlantique, et de nombreux artistes émergents y ont confirmé leur talent face aux publics francophones de France et du Québec. Depuis plus de 10 ans, l’Office franco-québécois pour la Jeunesse s’est associé aux Francos et accompagne les jeunes artistes en finançant la mobilité des lauréats du Prix Félix Leclerc.
Le prix Félix Leclerc
Créé en 1996, le prix Félix Leclerc de la chanson francophone récompense chaque année 2 artistes, l’un en France, l’autre au Québec. Les deux lauréats gagnent ainsi leur participation à la prochaine édition du festival des Francos située sur l’autre territoire : en France à La Rochelle pour l’artiste québécois, au Québec à Montréal pour l’artiste français.
Parmi l’accompagnement dispensé par les partenaires du prix Félix-Leclerc, l’OFQJ soutient le financement des mobilités des artistes français et de leur équipe technique de moins de 35 ans au Québec pour leur programmation à Montréal.
Les lauréats français du Prix Félix-Leclerc
- 2022 : Zinée
- 2021 : Elia
- 2020 : Non remis
- 2019 : Cléa Vincent
- 2018 : Foé
- 2017 : Juliette Armanet
- 2016 : NORD
- 2015 : Radio Elvis
- 2014 : Feu! Chatterton
- 2013 : Hyppocampe Fou
- 2012 : Ben Mazué
- 2011 : L
- 2010 : Robin Leduc
Une coopération engagée
Toujours pour encourager l’émergence et la promotion d’artistes francophones entre les deux territoires, l’OFQJ et les Francos collaborent pour permettre la création de nombreux projets transversaux entre la France et le Québec.
Ainsi, en 2020, en pleine pandémie et alors que les mobilités internationales étaient interrompues, l’artiste du Chantier des Francos, Johnny Jane, a été sélectionné pour participer à une résidence de création virtuelle, avec Michaelle Richer au Québec, Matthias Billard en Belgique et trois vidéastes.
En 2018, dans le cadre du 50e anniversaire de l’OFQJ, l’artiste Ludo Pin a initié le public des Francofolies de la Rochelle avec un atelier d’écriture de chansons en français, restituées au public dans le Chapitô des Francos.
L'artiste du Chantier des Francos, Johnny Jane, lors de la résidence de création virtuelle de l'OFQJ.
Entretien avec Emilie Yakich, co-directrice des Francofolies
Bonjour Emilie, pouvez-vous vous présenter brièvement et nous dire en quoi consiste votre travail aux Francofolies ?
Bonjour, après plusieurs années à la direction de l’action culturelle des Francofolies où je m’occupais du Chantier des Francofolies, je suis aujourd’hui co-directrice des Francofolies. Je suis à ce titre garante de la définition du projet annuel des Francofolies à travers leur engagement pour l’émergence, pour un projet social et solidaire ancré sur son territoire.
Les Francofolies de la Rochelle, les Francofolies de Montréal… Pouvez-vous nous dire comment fonctionne le lien entre les deux ? Qui a existé en premier ? Depuis combien de temps ça existe ?
Les Francofolies de La Rochelle sont nées en premier en 1985, c’est quelques années plus tard, que les Francofolies de Montréal sont nées à l’initiative d’Alain Simard et Guy Latraverse en 1989. Il y a toujours eu des liens très étroits entre les Francofolies de La Rochelle et celles de Montréal car il y a des liens très étroits entre les territoires de Charente Maritime et du Québec.
Jean Louis Foulquier pour la création des Francofolies de La Rochelle s’est inspiré des grandes fêtes francophones de Québec qu’il a découvert alors qu’il était animateur sur France Inter dans les années 80.
Dès la première édition des Francofolies de La Rochelle, des québécois étaient à l’affiche. C’est donc une longue et belle histoire.
Aujourd’hui, nous travaillons ensemble autour du Prix Félix Leclerc qui permet chaque année à un artiste français et un artiste québécois de jouer outre atlantique.
De plus, à l’initiative de Gérard Pont, président des Francofolies depuis 2004, nous avons créé la Confédération des Francofolies, qui rassemble les organisateurs des Francofolies du monde entier et permet d’enrichir les échanges entre artistes français et québécois mais également réunionnais et calédoniens, belges et luxembourgeois. Créée en 2019, l’action de la Confédération devrait s’enrichir dans les années à venir.
Retour sur l’édition 2022 des Francos de Montréal
Une anecdote à nous raconter qui illustre la relation France-Québec au sein des Francos ?
Je crois que l’anecdote la plus marquante est celle de la création quand je décrivais tout à l’heure que Jean Louis Foulquier s’est inspiré des fêtes de Québec quand il a imaginé les Francofolies de La Rochelle. Pour être plus précise, Jean louis Foulquier en déplacement avec France Inter, aux grandes fêtes de Québec a été pris à parti par les québécois qui, lui montrant fièrement comme ce petit « pays » était capable de rassembler autant de monde autour de la francophonie, l’interpellait sur la capacité des français, 10 fois plus nombreux, à en faire autant. C’est cette réflexion en tête que Jean Louis de retour en France, commence à imaginer les Francofolies de La Rochelle.
Est-ce qu’il y a des différences notables entre la France et le Québec, dans la manière de travailler avec les artistes ?
Oui ce sont des choses qu’on a commencé à accompagner et qu’on va encore développer. Nous avions eu l’occasion dans le cadre du Prix Félix Leclerc, d’accueillir Damien Robitaille au Chantier des Francofolies et de travailler avec lui, ses prises de parole, son humour, son 2nd degré qui ne sont pas les mêmes d’un côté et de l’autre de l’atlantique.
Cette année, nous expérimentons avec les Francofolies de Montréal, le FME, et Music Action, une coopération autour de 2 artistes Ariane Roy et Fredz qui vont venir se produire pour une vitrine professionnelle pendant les Francofolies de La Rochelle mais qui vont également profiter d’un parcours de rencontres professionnelles sur 3 jours pour justement prendre le temps de bien connaitre et se connecter avec le réseau professionnel.
Bande-annonce de l'édition 2022 des Francofolies de La Rochelle.
Le Chantier des Francos, tremplin artisitique pour les artistes français en lice pour le Prix Félix-Leclerc.
Comment fonctionne le partenariat entre les Francos et l’OFQJ ?
L’OFQJ est partenaire du Prix Félix Leclerc depuis de nombreuses années et permet ainsi à l’artiste français d’assurer son déplacement aux Francofolies de Montréal. En parallèle nous avons des collaborations régulières, je me souviens notamment que dans le cadre des ateliers de pratique artistique que nous proposons sur le festival, nous avions imaginé en 2018, un atelier d’écriture franco-québécois porté par l’artiste Ludopin, qui d’origine française est installé depuis 10 ans au Québec et a donc cette double expérience de la composition en français et en québécois 😉
Est-ce qu’il y a un lauréat, un concert, une occasion qui vous a particulièrement marqué dans cette relation ?
Pour ma part, j’ai adoré accompagner Ben Mazué (Prix Félix-Leclerc 2012) ou Hippocampe Fou (Prix Félix-Leclerc 2014), ce sont 2 artistes qui ont pris très à cœur leur distinction et ont travaillé leur présence sur le territoire québécois que ce soit avec des renforts médiatiques ou la réalisation de featuring. Il faut que ces expériences puissent être l’occasion de tisser un réseau professionnel et artistique et nous devons préciser notre accompagnement des artistes sur ce point. Passer une semaine au Chantier des Francofolies avec Damien Robitaille fut également un très grand souvenir car c’est un très grand artiste.