Jeudi 22 octobre, les sections française et québécoise de l’Office franco-québécois pour la jeunesse ont organisé un webinaire à destination des professionnels de l’insertion et de l’employabilité des jeunes sur le thème « Comment et pourquoi faire un projet d’insertion franco-québécois ? ». A travers une série de conseils et les témoignages de la Mission Locale de l’Aigle Mortagne et du CJE Thérèse-de-Blainville, un guide des informations essentielles et des bonnes pratiques a été dressé à l’intention des professionnels français et québécois.
Qu’est ce qu’un projet d’insertion franco-québécois ?
Il s’agit d’une expérience collective de mobilité internationale dont l’objectif est de développer des outils favorables à une première insertion en emploi, au maintien en emploi ou à l’orientation scolaire et professionnelle.
En d’autres termes, il s’agit d’un séjour de groupe d’une dizaine de jours en moyenne, durant lequel des jeunes adultes éloignés de la mobilité pourront découvrir un autre culture, se faire une première expérience internationale, faire des rencontres professionnelles et permettre aux jeunes de s’ouvrir à l’autre, à l’international et les rendre plus mobiles à leur retour en France.
L’exemple de la Mission locale de l’Aigle Mortagne
Depuis 2012, la Mission locale de l’Aigle Mortagne bénéficie du soutien de l’OFQJ pour envoyer des jeunes en mobilité temporaire au Québec, à l’occasion de séjours collectifs de découverte, de stages de perfectionnement pour demandeurs d’emploi ou de missions de service civique. Grâce à un partenariat fructueux avec les CJE Laurentides, Marguerite d’Youville et de Sherbrooke, la Mission locale de l’Aigle organise des séjours thématiques sur l’engagement citoyen ou la culture au Québec, et accueille des délégations québécoises en France, trouvant des familles pour accueillir les jeunes ou accueillant le groupe en visite.
Selon Geoffrey Cornu de la Mission Locale de l’Aigle Mortagne, ces projets mettent à la fois en valeur l’histoire du Perche en Normandie et son lien avec le Québec, et permettent une immersion profonde sur place, grâce à un hébergement en famille d’accueil. Ces dispositifs représentent un réel tremplin vers l’autonomie pour des jeunes qui n’auraient pas vécu d’eux mêmes, sans le soutien du groupe et de l’accompagnateur, une expérience de mobilité.
[PHOTO DU JOUR] Dernière photo de ce séjour au Québec avec le groupe de " Croisons nos citoyennetés ". Un grand merci à... Publiée par Mission Locale L'Aigle Mortagne sur Samedi 10 novembre 2018
L’exemple du Carrefour Jeunesse-Emploi Sainte-Thérèse
L’OFQJ au Québec en partenariat avec le Réseau des Carrefours Jeunesse Emploi du Québec (RCJEQ) plebiscitent l’organisation de chantiers d’insertion en trois étapes : la préparation au départ, le projet de mobilité en France et l’activité de retour. La France représente pour le Québec une porte d’entrée francophone pour l’Europe et un partenaire historique fort.
Pierre Croteau, conseiller en emploi du Carrefour jeunesse-emploi Thérèse-de-Blainville a insisté sur l’impact de la mobilité internationale des jeunes : la nécessité de créer des expériences marquantes et inédites, et la nécessité de capitaliser sur leur expérience au retour pour amorcer un changement dans la dynamique professionnelle des jeunes.
Le rôle de l’OFQJ
Selon le projet et les partenaires impliqués, l’OFQJ en France peut à la fois avoir une mission de conseil, un appui à la logistique, une aide à la recherche de partenaires sur place, ainsi qu’une aide financière à la mobilité pour chaque jeune participant entre 18 et 35 ans.
L’expertise de l’OFQJ construite au fil des années permet de conseiller au mieux les structures d’insertion dans la conduite de leurs projets de mobilité. Ainsi Frédérique Bouyx, chargée de projets territoires et développement de carrière, a procédé à un certain nombre de recommandations, parmi lesquelles :
- monter le projet 6 mois à l’avance
- idéalement prévoir une mission préparatoire au Québec afin d’identifier et rencontrer d’éventuels partenaires
- établir un fil conducteur ou une thématique autour duquel établir son programme, comme la découverte des métiers du tourisme ou un projet d’engagement citoyen
- mixer les niveaux de qualifications et la proportion de filles / garçons
- privilégier une période hors hiver ou vacances d’éviter les hausses de prix de billets d’avion…
De son coté, l’OFQJ a constaté le bénéfice pour les jeunes ayant vécu ce type de mobilités comme un moyen de rendre les jeunes plus autonomes et confiants, leur apporter une ouverture et une remise en question de leur avenir professionnel à leur retour en France.
Le réseau des Carrefours Jeunesse-Emploi
Au Québec, les Carrefours Jeunesse-Emploi sont des organismes communautaires à but non lucratifs, dont la mission est d’accompagner les jeunes de 16 à 35 ans disposant de moins d’opportunités ou en situation de décrochage scolaire, afin de leur permettre un accès à l’emploi, un retour aux études ou un accompagnement dans le développement de projets. Equivalent des missions locales en France, les CJE sont coordonnés par le Réseau des Carrefours Jeunesse-Emploi du Québec (RCJEQ)
En savoir plus
Le programme Emploi, Insertion sociale et professionnelle de l’OFQJ en France
La Mission locale l’Aigle Mortagne-au-Perche
Union nationale des missions locales (UNML)